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Mettre en pratique les accords toltèques

mercredi 16 juillet 2014, par Jean Luc Penet

Envie de relations plus harmonieuses aux autres et à soi-même ? Les accords toltèques offrent un code de conduite simple et efficace pour y parvenir.

Olivier Clerc, traducteur du livre « Les quatre accords toltèques » de Don Miguel Ruiz, nous présente la voie toltèque comme une véritable chevalerie relationnelle.

Avoir une parole impeccable : l’épée du chevalier

L’épée est une arme à double tranchant : elle peut protéger ou trancher des liens qui emprisonnent ; mais elle peut aussi blesser et tuer. Tout dépend de qui la manie et des intentions qui l’animent. La parole est symboliquement l’épée du chevalier relationnel. Elle peut éclairer, encourager, éduquer ; elle peut même guérir, restaurer la confiance en soi, embellir… Revers de la médaille, la parole peut aussi déclencher des guerres, semer la discorde, répandre rumeurs, calomnies et ragots. Pour devenir un chevalier relationnel, la première étape consiste donc à devenir conscient de votre parole et à la maîtriser. Quelques questions à vous poser pour cela : pourquoi je parle ? Pour faire du bien, pour faire rire, pour instruire, pour informer ? Ou pour des buts moins louables... ? Que vont déclencher mes paroles chez les autres et en moi ? Si c’étaient des graines, quel genre de fleurs, d’arbres… ou de mauvaises herbes produiraient-elles ? Qu’ai-je envie de semer à chaque mot que je prononce ? Choisissez une personne avec qui vous avez des difficultés relationnelles et décidez d’appliquer ce premier accord toltèque durant une semaine à cette relation-là. Demandez-vous : est-ce que je parle de cette personne dans son dos ? Que dis-je à son sujet ? Est-ce que mes propos sont positifs, constructifs… ou plutôt négatifs et destructeurs ? Qu’est-ce que je me dis à moi-même, quand je dialogue intérieurement avec elle ? Et si ma parole ne servait désormais plus que le meilleur ?

Ne rien prendre personnellement : le bouclier du chevalier

Le deuxième accord toltèque porte sur l’impact des mots (mais aussi des actes) d’autrui sur moi-même. Si, quoi qu’il arrive, je n’en fais pas une affaire personnelle, les paroles des autres ne m’atteignent plus : j’ai un bouclier qui me protège de toute agression. Dans les mots de Miguel Ruiz : « L’immunité au poison, en plein enfer, est le cadeau que vous offre cet accord. Le poison est toujours là : les gens continuent de dire des choses négatives à mon sujet… mais moi j’ai changé, je ne prends plus cela personnellement et je n’en suis plus affecté. » Un jour, untel me trouve génial. Le lendemain, il me couvre de reproches. Je suis pourtant toujours le même : je sers juste d’écran aux projections de ses propres histoires intérieures, de son propre cinéma. Alors, pourquoi en faire une affaire personnelle ? Pourquoi me justifier ? Pourquoi vouloir prouver que j’ai raison et l’autre tort ? Imaginez deux minutes comment serait votre vie si, quoi que pense, dise ou fasse autrui, cela ne vous atteignait pas et ne changeait rien à ce que vous sentez à l’intérieur de vous ! Si vous deveniez complètement insensible à l’opinion d’autrui ? Quelle liberté ! Quel espace cela libérerait soudain en vous ! Pour commencer, trouvez une personne dont l’opinion vous affecte particulièrement et appliquez durant une semaine ce deuxième accord toltèque. Posez-vous les questions suivantes : comment je réagis à ce que cette personne dit de moi ? Est-ce que l’opinion qu’elle a de moi m’énerve, me chagrine ou me vexe ? Quels efforts est-ce que je déploie pour qu’elle parle autrement ? En quoi mes réactions à son opinion me montrent-elles des parties de moi-même qui me jugent de la même manière ? Comment puis-je alors faire la paix en moi et ne plus me juger ? Et si je cessais d’accorder de la valeur aux propos de cette personne ? Et si j’étais libre de ce qu’elle pense, dit ou fait ?

Ne pas faire de suppositions : la quête du chevalier

Tout chevalier qui se respecte a une quête. Quelle est-elle, cette quête, dans le cas présent ? C’est la vérité. Dans cette chevalerie relationnelle qu’est la voie toltèque, il n’est pas question de vivre dans l’illusion, dans les mensonges ou les faux-semblants. Nous avons en français une expression géniale : « prêter une intention à autrui ». Quoi de plus éloquent ? Je vous prête une intention. Une intention à moi. Et laquelle vais-je choisir ? La plus lumineuse, la plus optimiste, celle qui vous donne le meilleur rôle ? Nooooon ! La plus négative, la plus égoïste possible. Et ensuite je réagis aux intentions que je vous ai moi-même prêtées ! Je les prends personnellement ! Bref je fonctionne en circuit fermé. On frise l’autisme psychologique. Pour revenir à la vérité, à la réalité, il faut déchirer le cocon de ses suppositions et croyances non vérifiées. Pour mettre en pratique ce troisième accord toltèque, choisissez une relation conflictuelle et demandez-vous : quelle intention est-ce que je prête à cette personne ? Comment je me sens quand je lui prête cette intention-là (qui est la mienne) ? Est-ce que je réagis personnellement à l’intention que je lui prête ? Est-ce que je peux demander à cette personne ce qui l’a motivée à agir ainsi, plutôt que de faire des suppositions ? Est-ce que je peux en parler avec elle, en envisageant que je ne sais pas déjà tout de cette situation ? Efforcez-vous durant une semaine de sortir de vos suppositions et de revenir à la réalité, à la vérité de cette relation.

Faire toujours de son mieux : la règle du chevalier

Le dernier des quatre accords toltèques de base est la règle du chevalier, sa devise. Faire de son mieux signifie d’abord évaluer chaque jour quel est ce « mieux ». Aujourd’hui, je suis en pleine forme, j’ai un emploi qui me plaît, une vie de couple heureuse, les enfants vont bien : bref, mon « mieux » est plutôt élevé. Mais peut-être que dans six jours ou six mois je serai malade, j’aurai un coup de blues, je serai au chômage, ma partenaire m’aura quitté, j’aurai vécu un deuil : mon « mieux » sera alors nettement plus bas. Autrement dit, votre mieux est une variable quotidienne qui dépend de votre énergie physique, de votre moral et de votre santé. Faire de son mieux, c’est éviter et le perfectionnisme qui nous pousse à trop en faire et finit par nous épuiser, et le laxisme qui nous incite à ne pas en faire assez et nous fait prêter le flanc aux remords. C’est être dans le juste. C’est donc être dans le vivant, car la vie varie de jour en jour : elle n’est pas statique, et nous ne sommes pas des machines au rendement journalier constant. Au quotidien, vous pouvez mettre en pratique cette règle en l’appliquant à chacun des autres accords que vous vous efforcez de mettre en œuvre : est-ce que je fais de mon mieux pour avoir une parole impeccable ? Est-ce que je fais de mon mieux pour ne pas prendre les choses personnellement ? Est-ce que je fais de mon mieux pour ne pas faire de suppositions ? Est-ce que je fais de mon mieux pour rester sceptique et apprendre à écouter ?

Etre sceptique mais savoir écouter : le heaume ailé du chevalier

Rédigé douze ans après les quatre premiers accords, le cinquième vient renforcer le second et le troisième. Il nous protège des croyances infondées. « Ne me croyez pas, aime dire Miguel Ruiz, ne croyez pas non plus les autres, et surtout ne vous croyez pas vous-même ! » Autrement dit, sortez de la crédulité ! Faites preuve d’une saine dose de scepticisme, y compris vis-à-vis de ce que vous raconte votre mental. « Mais apprenez à écouter », rajoute judicieusement la seconde moitié de cet ultime accord. D’où les ailes qui ornent le heaume au niveau des oreilles. Il ne s’agit pas de se fermer aux autres et à ce qu’ils disent. Les écouter, oui ; les croire sans discernement, non. Ecouter est en effet essentiel, car même si vous ne croyez pas nécessairement ce que l’autre vous dit, ses propos vous éclaireront sur lui et sur votre relation. Ils vous permettront de mieux comprendre d’où il s’exprime et comment il vous voit. Là encore, appliquez cet accord durant une semaine à une relation spécifique, en vous posant les questions suivantes : qu’est-ce que cette personne (ou mon propre mental) me dit ? Est-ce que je la crois ? Est-ce que c’est vrai ? Suis-je capable d’écouter ce que l’autre (ou mon propre mental) me raconte, sans nécessairement le croire, en gardant une saine dose de scepticisme ? Ou est-ce que je me montre crédule, dans cette situation ? Suis-je enclin à croire tout de suite ce qu’on me raconte, sans prendre de recul, sans analyser les choses, sans faire preuve de discernement ?

Article paru dans la revue "Inexploré"

Les quatre accords toltèques, Don Miguel Ruiz Editions Jouvence (Janvier 2000 ; 128 pages)

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